Morrigan



Après des siècles de sommeil, Morrigan revient. Les milliers de croassement de ses oiseaux, hantant les champs de bataille, l’ont sorti de sa torpeur séculaire. Le sang, la souffrance … elle se languit de sa nourriture. 

Ses yeux se posent sur notre monde, et elle contemple le spectacle de la déchéance humaine. Elle se dit que l’humanité n’a pas changé au cours des siècles, que les hommes en sont toujours à se battre pour le pouvoir et l’argent, des notions dérisoires pour cette déité cosmique, et tout autant dérisoires pour des êtres condamnés à mourir et à nourrir les vers. 

Que l’on soit enterré dans un riche cercueil d’ébène rembourré de satin ou alors dans une misérable caisse en bois, la putréfaction est la même pour tous. Morrigan le savait depuis l’aube des temps, aussi elle ne pouvait empêcher d’adresser à l’humanité toute entière un sourire de mépris.

Les rivières commencent à se teinter de pourpre, la terre reçoit son offrande sanglante. Les premiers morts tombent. Morrigan assiste pour son plus grand plaisir à la grande bataille, pouvait-elle espérer un plus grand hommage ? ses corbeaux se tiennent à ses côtés, le regard brillant à l’idée du festin auquel ils vont participer. Le premier festin, la première bataille, mais de loin la dernière.

Morrigan attend son tribut, elle se tient prête à récolter ce que la folie des hommes a semé, et à parcourir une fois encore la terre ravagée et gorgée de sang des hommes.

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After centuries spent sleeping, here comes Morrigan again. She has been awaken from her long slumber by the loud cawing of thousands of her birds haunting the battlefields. She yearns for her sustenance. Blood and suffering.  

She lays her eyes on our world, and stares at the decadence of the human race. She decides mankind hasn’t changed after all those centuries. Men still fight over power and money, mere technicalities for this heavenly goddess, and mere technicalities for those creatures whose fate is to die and be devoured by worms. 

Whether we are buried in a sumptuous satin-lined ebony coffin or in a bare wooden box, we all rot the same way. Morrigan has known this since the day the world was born, which is why she cannot but smile with spite upon mankind.

Rivers now turn scarlet. Earth collects her blood offering, and the first bodies are falling to the ground. A pleased Morrigan contemplates the great battle, she couldn't have dreamt of a better tribute. Beside her, her crows watch with eager eyes the feast they are going to share. The first feast, the first battle, certainly not the last.

Morrigan waits for her offering, ready to reap the fruits mankind's madness has planted. , ready to once again walked the Earth, soaked by mankind's blood.  



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