Folie pure

"La Folie n'est peut-être qu'un chagrin qui n'évolue plus." Cioran 

Je m'étais perdu depuis longtemps. Il parait que nous sommes la somme de nos choix et de leurs conséquences, mais il arrive un moment où il n'y a plus aucun choix possible, et plus aucune route à suivre. On arrive à un endroit, une vaste plaine où toutes celles et tous ceux qui se perdent en eux-même finissent immanquablement par errer. 

Le monde les appellent "fous", "illuminés" et que sais-je encore. Et me voilà parmi eux, me voilà l'un d'entre eux. 

Il n'y a aucune issue. Cette plaine semble n'avoir aucune limite. 

Je vois une silhouette déambuler entre les fous et les folles, toute de blanche vêtue. Elle regarde dans le vague, semble encore plus perdue que toutes les personnes réunies en ce lieu. Elle s'approche de l'une d'entre elles, l’effleure à peine et s'en va. L'âme effleurée se met alors à gesticuler en hurlant, fuir puis disparaître. Cela se reproduit à de nombreuses reprises. 

Elle s'arrête tout à coup, se fige. Elle se retourne lentement vers moi. Son regard devient hagard, fixe. Elle ne me quitte pas des yeux. 

Je suis paralysé. Une terreur indicible s'empare de moi. Une douleur insupportable frappe mon cerveau, comme des éclats de verre projetés à toute vitesse. Mon esprit se disloque peu à peu, est écartelée de toute part. Les ténèbres m'envahissent. Un rire incontrôlable monte de ma gorge, puis plus rien. 

C'est de la Folie Pure. 

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“It may be that madness is only grief that cannot evolve any more” Cioran 

I got lost a long time ago. Apparently, our choices and their consequences are what makes us. There comes a time where there are no choices left, no more paths to follow. You then end up on the same vast plains where wander all those who got lost. 

People call them crazy, or loony, or whatever else. And here I am, with them, one of them. 

There is no way out. Those plains seem to be endless. 

I can see a silhouette walking amongst the mad men and women. She gazes into nothingness, seeming even more lost than the rest of the people here. She gets close to one of them, touches them ever so lightly, and walks away. The soul she touched then starts gesturing wildly, screaming, and runs away before eventually vanishing. This happens again. And again. 

She suddenly comes to a halt. Stands still. Then slowly turns to face me. Her eyes are wild, she stares. And doesn't look away from me. 

I am petrified. A fear beyond words gets hold of me. An unbearable pain strikes my brain, like thousands of fast flying glass shards. My mind falls apart, torn into pieces. Darkness surrounds me. An irrepressible laugh comes out of my throat. Then it all stops. 

This is Pure Madness. 

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