Captive

Elle ne se souvenait plus de son nom, ni d'où elle venait. Elle s'était réveillée, nue et grelottante de froid.

Captive, noyée dans l'obscurité la plus totale, l'atmosphère lourde et humide la faisait respirer à grand peine. De temps à autres, elle entendait des bruits de pas au dessus d'elle. Un choc sourd devant elle indiquait que ses geôliers lui jetaient son repas par un trou taillé dans la roche.

Au bout d'un certain temps elle s'était mise à compter les secondes, les minutes, les heures. Un repas par jour, pas plus, pas moins. 45 repas.

Avant que le 46ème repas ne tombe, les pas s'arrêtèrent brusquement. Une trappe fut ouverte et la lumière ténue d'une lanterne éclaira le trou béant. Elle se recroquevilla, sans quitter la lumière des yeux. Elle lui parut si proche. 

S'accrochant à cette fragile promesse de liberté, elle se leva et entreprit d'escalader la paroi de sa cellule. Au moment d'atteindre le sommet, une main noire et luisante comme le charbon surgit soudain des ténèbres et lui saisit le poignet.