Onryō


La forêt n'était pas suffisamment dense pour dissimuler les traces de la tragédie qui s'y était déroulée. L'homme pensait pouvoir se soustraire au jugement et au châtiment de son crime, en enterrant l'infortunée au plus profond des bois, ligotée, craignant qu'elle ressurgisse de sa tombe.

Ses craintes étaient fondées, et la tombe n'était pas assez profonde pour enfouir la rage qui la transforma en Onryō. Une silhouette émergea de la forêt, et se dirigea vers le village où se trouvait son bourreau. Tandis qu'elle avançait, les villageois qui l'aperçurent avec effroi se calfeutrèrent chez eux en claquant les portes. Elle s'arrêta au beau milieu du village, le corps droit et les bras ballants. Sa bouche se distendit et un hurlement terrible se fit entendre.

Elle hurla, sans discontinuer, pendant des heures. Aucun des villageois n'osa sortir, tous se terraient dans leur chaumières en se blottissant auprès de leur famille, tremblant de terreur. Mais tous distinguaient sans mal le nom du meurtrier qu'elle nommait en hurlant.

L'aube vint à poindre. Les hurlements cessèrent, et elle repartit en direction de la forêt elle elle disparut à l'orée.

Mais la nuit suivante, et les autres nuits, la même scène se reproduisit.

Le dernier soir, les villageois se rassemblèrent devant la demeure de l'assassin qui s'y terrait, et décidèrent d'apaiser la colère de l'Onryō par eux-même. Ils incendièrent sa maison et l'encerclèrent afin qu'il ne puisse s'en échapper. Les hurlements du meurtrier furent aussi terrible que ceux de l'Onryō, qui cessèrent lorsque le brasier eut fini de se consumer.

Sa vengeance était accomplie, l'Onryō put enfin reposer en paix.

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